Installée depuis 2021 en maraîchage biologique dans le Lot-et-Garonne, sur un peu plus de 5 hectares de surface agricole utile, Audrey Juillac cultive aujourd’hui environ 1 000 m², dont 300 m² sous serre froide, le reste en plein champ. Son exploitation est confrontée à de nombreuses contraintes : un sol sableux qui draine fortement l’eau, une chaleur intense en été, des épisodes de gel précoces et tardifs, ainsi que des vents réguliers qui impactent les cultures de printemps et d’automne.
Un projet de diversification pour résister et se développer
Face à ces difficultés, Audrey Juillac a envisagé une diversification de son activité agricole. À la fois poussée par le changement climatique, le besoin de sécuriser ses revenus et l’envie de développer un atelier de plantes médicinales, elle a vu dans l’agrivoltaïsme une réponse adaptée. Ce projet lui permet de concrétiser plus rapidement une ambition ancienne, grâce à un soutien technique et financier.
C’est à l’occasion d’un contact avec un développeur, initialement venu discuter de la création d’une haie végétale en lien avec un projet voisin, qu’une collaboration s’est initiée. De fil en aiguille, le projet s’est déplacé de l’élevage vers une solution adaptée à l’exploitation maraîchère d’Audrey. Plusieurs échanges ont permis d’ajuster le projet agrivoltaïque à ses contraintes spécifiques, en co-construction permanente.

Les bénéfices attendus du projet agrivoltaïque
Le projet permettra à Audrey Juillac de diversifier son activité avec un atelier de plantes médicinales, tout en apportant une protection précieuse contre les aléas climatiques. Les panneaux fourniront un ombrage modéré, limitant le stress hydrique et thermique, et réduisant l’impact du gel. Une amélioration de l’irrigation est également prévue, avec un système plus performant fourni par le développeur.
Le projet prévoit aussi une clôture de la parcelle, limitant les dégâts causés par la faune sauvage. La biodiversité devrait également bénéficier de cet aménagement, avec un sol mieux préservé et un environnement plus stable pour les cultures.
Conseils aux agriculteurs intéressés par l’agrivoltaïsme
Audrey Juillac insiste sur l’importance de ne pas rester seul face à ce type de projet. La phase administrative est longue et complexe, et un accompagnement solide est indispensable. Elle recommande vivement de se rapprocher d’une structure comme la FFPA.
Mais le point le plus important selon elle : l’agriculteur doit rester au cœur du projet. Il faut créer un modèle qui ait du sens pour l’exploitation et pour soi-même. Un projet agrivoltaïque s’inscrit sur plusieurs décennies, et il doit refléter une vision personnelle, pas une solution imposée par défaut.