À Noyers-sur-Serein, dans l’Yonne, quatorze agriculteurs ont décidé de s’unir pour faire face aux défis du changement climatique et à la fragilité économique de leurs exploitations. Ensemble, ils ont créé Les Champs Solaires Nucériens, une association locale dont l’objectif est clair : développer un projet agrivoltaïque collectif tout en préservant l’usage agricole des terres.
Face à des sols argilo-calcaires peu fertiles et à des aléas climatiques de plus en plus marqués, ils ont choisi de diversifier leurs activités. Ce projet est né d’un constat partagé sur la dégradation des conditions de production : « Nos sols sont peu fertiles et les sécheresses de plus en plus longues. Il fallait imaginer un nouveau modèle », explique Alexandre Bardet, agriculteur à Noyers-sur-Serein et membre actif de l’association.
Une réponse agricole
Plutôt que d’abandonner les parcelles les moins productives, les exploitants ont décidé de les mutualiser pour y installer des panneaux photovoltaïques. Mais il n’est pas question de renoncer à l’agriculture : chacun conserve son autonomie et poursuit ses activités – maraîchage, viticulture, élevage… Pour Alexandre Bardet, « C’est avant tout un projet agricole, pensé par et pour des agriculteurs. »
Une réponse agricole
Plutôt que d’abandonner les parcelles les moins productives, les exploitants ont décidé de les mutualiser pour y installer des panneaux photovoltaïques. Mais il n’est pas question de renoncer à l’agriculture : chacun conserve son autonomie et poursuit ses activités – maraîchage, viticulture, élevage… Pour Alexandre Bardet, « C’est avant tout un projet agricole, pensé par et pour des agriculteurs. »
Les porteurs du projet ont engagé une concertation approfondie avec les habitants et les élus, à travers des réunions publiques et des consultations en ligne, afin de garantir l’acceptabilité sociale du projet. Une étude de faisabilité a été lancée, avec le soutien de partenaires techniques et financiers. Elle vise à définir les conditions optimales de mise en œuvre : dimensionnement des installations, intégration paysagère, impact environnemental, compatibilité avec les pratiques agricoles existantes.

L’association entend conserver la maîtrise du projet, en partenariat avec la commune. « Nous avons voulu une démarche locale, respectueuse des paysages, de l’environnement et des habitants », précise Alexandre.
Des principes clairs et une ambition collective
Les agriculteurs ont établi plusieurs principes incontournables : aucun béton, aucune spéculation foncière, des structures réversibles et démontables. Le choix des parcelles repose sur plusieurs critères : faible potentiel agronomique, accessibilité, possibilité de raccordement au réseau, et surtout, compatibilité avec une agriculture durable.
Ce souci d’équilibre est central. « Ici, ce sont les agriculteurs qui décident de l’avenir de leur territoire », résume Alexandre. L’association mise sur une gouvernance collégiale, transparente et tournée vers l’intérêt collectif.
Une réponse aux défis climatiques
Dans un contexte d’aridité croissante, l’agrivoltaïsme apparaît comme une solution d’adaptation : les ombrages créés par les panneaux permettent de réduire le stress hydrique, de limiter l’évaporation, de protéger certaines cultures sensibles aux fortes chaleurs et d’améliorer le bien-être animal en pâture.
Le projet servira aussi à expérimenter de nouvelles pratiques agricoles sous ombrage, adaptées aux réalités du changement climatique. Il s’inscrit dans une dynamique de résilience locale, soutenue par des partenaires comme la chambre d’agriculture et des bureaux d’études.
Un modèle reproductible
Au-delà de leur propre initiative, les membres des Champs Solaires Nucériens souhaitent démontrer qu’un autre modèle est possible : local, solidaire, transparent, agricole avant tout, et fondé sur une gouvernance territoriale. « Notre priorité, c’est d’assurer la pérennité de nos exploitations. Et peut-être, d’inspirer d’autres territoires », conclut Alexandre Bardet.